Histoire à relais (sujet libre)

Plutôt grand et maigre, Daniel était un garçon solitaire et réservé. Ses sombres yeux pairs étaient encadrés de lunettes rectangulaires et surmontés de larges sourcils broussailleux, conférant à son visage un regard puissant, profond, grave et sérieux. Il faut aussi dire qu'il ne souriait pas souvent. À vrai-dire, Daniel n'était pas quelqu'un de joyeux, il ne souriait que rarement et lorsque cela se produisait, son sourire s'éclipsait avant que l'on ne s'en soit aperçu. Il habitait une minuscule maison de campagne en bordure de la forêt, vivant en compagnie de son père, un homme d'affaires riche, puissant mais terriblement occupé. Daniel avait donc dû apprendre dès le plus jeune âge à se débrouiller seul.

Par une grise après-midi de mai, Daniel sortit son fidèle vélo de montagne, dont les pneus garnis de crampons étaient recouverts de boue, accumulée lors des ses précédentes randonnées.  Il enfourcha son vélo et s'aventura sur un sombre sentier qui menait au cœur de la forêt. Après quelque minutes, il s'engagea dans un second sentier à peine visible qui traversait d'hautes herbes encore trempées de rosée, et déboucha finalement dans un clairière. Au loin sur une colline, on pouvait distinguer une petite cabane en bois, entourée d'immenses arbres qui semblaient la protéger en l'entourant de leurs branches crochues. Il fallait avouer que cette minuscule cabane faisait froid dans le dos. Plus que centenaire, le toit de tôle rouillée de la petite cabane semblait prêt à s'effondrer sous le poids cumulé des années. Daniel n'avait jamais osé pénétrer à l'intérieur de la lugubre maison, mais étrangement, quelque chose d'anormal le poussait à aller la voir de plus près. Il s'engagea sur une colline et commença l'ascension à travers les hautes herbes qui lui fouettait les jambes. Après quelques minutes, il se retrouva à bout de souffle en haut de la dernière colline, devant le sombre bâtiment. Il descendit de vélo et frissonna en voyant les carreaux des fenêtres brisés, d'où pendait d'épaisses toiles d'araignées. Daniel déglutit difficilement et s'approcha de la porte. Il tendit un main tremblante et tira la froide poignée métallique. La porte s'ouvrit tout doucement en grinçant, laissant place aux ténèbres complet de la maison. On ne pouvait distinguer ce qu'il y avait à l'intérieur, mais malgré tout, Daniel entra et referma derrière lui. Le garçon avança à tâtons dans la cabane et sortit de sa poche un briquet qu'il alluma d'un main incertaine. À l'aide de la flamme vacillante du briquet, il put vaguement distinguer d'anciens objets pendus aux murs, recouverts de poussière et de toiles d'araignée. Daniel se prit alors les pieds dans une chaise et trébucha, manquant de se brûler le visage avec son briquet. Il entendit de faibles bruits de pas et se retourna. La porte s'ouvrit et ...

La porte s'ouvrit et Daniel aperçu la silouhette d'une jeune fille se dessiner. La lumière faisait apparaître le brun doré et les boucles de ses cheveux. Elle était de taille moyenne et portait un débardeur vert pomme accompagné d'un short qu'il lui arrivait au milieu des cuisses. Daniel ne pouvait s'empêcher de remarquer le nombre considérable de blessure sur ses jambes, ses bras mais également sur son visage. Elle semblait s'être battue. Bien sur pour Y ou X raison, on peut comprendre les raisons de la bagarre mais tout de même, ce n'était pas le genre de blessure qu'infligerait un banal coup de pied ou un coup de poing. Seule une arme quelconque pouvait blesser ainsi.

Elle le regarda d'un air surpris et interrogateur. Soudain, on entendit un bruit qui venait de plus loin. Elle regarda aussitôt derrière la porte et la referma comme si, là dehors, elle y avait vu un monstre prêt à la tuer. Daniel voulu commencer une conversation pour briser ce lourd silence et enfin savoir qui elle était, mais à peine avait il ouvert la bouche que déjà elle avait plaqué sa main devant sa bouche pour éviter tout son indésirable venir troubler le silence de la pièce. La seule lumière venait d'une petite fenêtre qui donnait vue sur un chemin.

Elle semblait attendre quelque chose, mais quoi ? Les bruits venaient manifestement s'éteindre. Elle s'éloigna de Daniel et se dirigea vers une lampe, l'alluma et entreprit de rentrer dans une autre pièce. Mais Daniel se leva et vint s'interposer entre la porte et cette mystérieuse jeune fille et dit:

-" Bon ça suffit, qui es tu ?"
Elle parut étonnée puis sourit, s'approcha, et chuchota à l'oreille de Daniel...